Thème

TDAH

Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité ou TDA/H

Épidémiologie du TDA/H

Le TDAH est le plus diagnostiqué de tous les troubles neuro-développementaux durant l’enfance. Il touche entre 6 % et 9 % de la clientèle scolaire en Amérique du Nord pour une prévalence mondiale de 5 % et atteint 2 fois plus de garçons que de filles. Cette pathologie a suscité l’intérêt d’un très grand nombre de chercheurs dans toutes sortes de domaines connexes.

Étiologie du TDA/H

Le TDAH est un trouble neurobiologique en grande partie d’origine génétique. Un parent TDAH a de 4 à 10 fois plus de risque de transmettre le trouble à son enfant; des études menées sur des jumeaux montrent que l’héritabilité du TDAH serait de 80%. Le TDA/H découle d’un dysfonctionnement des neurotransmetteurs (principalement la dopamine) et d’un délai de maturation des lobes frontaux ou dysfonction permanente des lobes frontaux. Le TDA/H peut résulter de séquelles d’atteintes neurologiques en bas âge dues à l’exposition à des toxines pendant la grossesse, de carence nutritionnelle durant la grossesse, d’une prématurité, de souffrance néonatale, de maladie neurologique précoce d’origine infectieuse (méningite, encéphalite, tumeur cérébrale, etc.), d’un traumatisme cranio-cérébral ou d’une commotion cérébrale ayant endommagé la zone préfrontale du cerveau. Le TDA/H n’est pas provoqué par des facteurs externes tels qu’un défaut d’éducation, les facteurs socio-économiques, la paresse, la défiance ou un manque de motivation. L’environnement peut moduler l’expression et l’évolution des symptômes et favoriser, ou empêcher, le développement de mécanismes de compensation. Le TDAH entretient des liens avec les lobes frontaux; on y retrouve donc des déficits frontaux tout particulièrement ceux qui touchent les fonctions exécutives.

Conséquences du TDA/H

Le TDAH perdure dans 50 % à 80 % des cas à l’adolescence et même dans 30 % à 50 % à l’âge adulte. Une diminution de 20 % est constatée pour les symptômes d’inattention, tandis qu’elle atteindrait 40 % pour l’impulsivité et 50 % pour l’hyperactivité. La persistance du TDAH constitue un facteur de risques pour développer des troubles d’apprentissage, de faibles performances scolaires, un taux élevé d’échecs et d’abandons scolaires ; les suspensions et expulsions sont plus fréquentes chez les enfants et adolescents souffrant du TDAH. Leurs relations sociales et familiales sont pauvres, ils peuvent développer des problèmes de conduite, de délinquance et de polytoxicomanie. Ils sont plus sujets aux accidents et aux violations du Code de la route ; quand ils sont plus âgés, on constate plus d’échecs de mariage et une instabilité d’emploi.

Dépistage et diagnostic du TDA/H

Le DSM 5[1] reconnaît trois principaux types de TDAH selon que les enfants présentent un tableau avec prédominance d’impulsivité et d’hyperactivité, d’inattention ou mixte. Le dépistage se fait d’abord à l’école; l’enfant hyperactif est dépeint comme agité en permanence et inépuisable. Il a du mal à rester assis sur une chaise, touche à tout. Il parle trop, dit tout ce qui lui passe par la tête. On décrit l’impulsif comme un enfant qui pense, parle et agit trop vite. Il a beaucoup de mal à attendre son tour souvent impatient et très sensible. Il manque de réflexion, bâcle les activités. L’enfant inattentif à l’école semble dans la lune. Il a du mal à commencer les activités, car il n’a pas écouté les consignes, et les termine rarement dans les temps. Il oublie ses affaires, se perd dans les routines. Le diagnostic se fait chez le médecin ou le neuropsychologue qui utilise les critères du DSM5 en identifiant au moins 6 des 9 symptômes proposés pour l’inattention, l’impulsivité ou l’hyperactivité.

Comorbidités  avec le TDA/H

Le TDA/H peut coexister avec d’autres pathologies qu’on appelle comorbidités ou troubles associés, ce qui rend son diagnostic et son traitement plus difficiles à cerner. Le syndrome Gilles de la Tourette (SGT) en est un exemple, puisqu’on estime que 60 à 70% des enfants qui présentent un SGT satisfont également aux critères diagnostiques du TDAH. Chez un grand nombre d’autistes (parfois jusqu’à 75% dans certaines études), on observe la présence des symptômes d’hyperactivité et d’inattention en nombre suffisant pour répondre aux critères diagnostiques du TDA/H. Un enfant ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) pourrait donc porter le double diagnostic TSA-TDA/H, ce qui vient aggraver sa présentation clinique et son traitement.

Les troubles disruptifs, du contrôle et des conduites (TDCC) se rencontrent assez souvent en clinique neuropsychologique tels le trouble oppositionnel avec provocation (TOP), le trouble explosif intermittent (TEI), le trouble des conduites (TC), qui, s’ils sont associés au TDAH, en complexifient passablement la présentation clinique; le TOP, par exemple serait la comorbidité le plus fréquemment associée au TDA/H et peut être observée jusque dans 50% des cas selon certaines études. Bien que les TC associés au TDA/H ne représentent que 13%, ils représentent une complication sévère et modifient sérieusement le pronostic du TDA/H. Ils nécessitent donc un diagnostic clair parallèlement au TDA/H ou aux troubles d’apprentissage déjà identifiés lors de l’examen neuropsychologique et ils justifient une mise en garde précise aux parents afin de mettre en œuvre rapidement des mesures comportementales et sociales appropriées. Les troubles anxieux représentent, après les troubles oppositionnels avec provocation, la condition la plus fréquente associée au TDA/H, soit environ le tiers des enfants traités et les dépressions se retrouvaient chez 23% des enfants TDAH qui recevaient un traitement.

Formation sur le TDA/H disponible

Comme le TDA/H est difficile à dépister chez les enfants d’âge préscolaire, le centre offre une formation pour mieux comprendre et mieux intervenir auprès de cette clientèle. L’objectif de cette formation est de présenter l’origine neurologique du TDA/H dans une perspective développementale. Après une brève introduction sur la maturation neurologique des enfants, une présentation est faite sur le développement normal de l’attention et des fonctions exécutives qui lui sont liées chez les 0 à 5 ans. La définition du TDA/H et ses manifestations cliniques chez les jeunes enfants de même que la pertinence des évaluations auprès de cette population spécifique avec ses intérêts et ses limites sont ensuite abordées. Les interventions pouvant être proposées aux enfants chez qui on soupçonne ou qui ont reçu un diagnostic de TDA/H sont passées en revue. Cette formation est accompagnée de vignettes cliniques afin d’illustrer les différentes facettes de ce trouble.

Pour les enfants d’âge scolaire, une formation sur la prise en charge intégrative adaptée aux besoins spécifiques de l’enfant TDA/H au regard des différentes sphères du retentissement du trouble tant affectif que social et scolaire est proposée afin de favoriser une meilleure qualité de vie et un mieux-être pour l’enfant. A l’issue de cette formation, le participant est en mesure de mettre en place une thérapie de groupes pour enfants/adolescents TDA/H, basée sur les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et émotionnelles. Le contenu des séances pourra s’adapter également à une thérapie individuelle.

[1] Dans la CIM-10, les troubles hyperkinétiques sont regroupés avec les troubles des comportements et les troubles émotionnels. L’hyperkinésie est caractérisée dans ce modèle par une tendance à passer d’une activité à l’autre sans en terminer aucune, associée à une agitation motrice et à une impulsivité continuelle. Les enfants hyperkinétiques y sont décrits comme souvent imprudents et toujours impulsifs; ils ont des problèmes avec la discipline parce que, trop impulsifs, ils ne respectent pas les règles. Ils sont irréfléchis, désinhibés et n’ont pas de retenue. Leurs activités sont désordonnées, mal coordonnées et excessives. Ils sont mal acceptés des autres enfants. On note souvent une altération des fonctions cognitives, des retards de développement de la motricité et du langage, un comportement dyssocial ou une perte de l’estime de soi. Cette description recoupe d’assez près les critères diagnostiques des types I et II du DSM-5.

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